J’ai été récemment invité à parler du gouvernement ouvert lors de la formation des formateurs sur la gouvernance de l’internet de 2017, organisé par l’initiative TIC et citoyenneté.
Pendant la préparation, je me demandais comment expliquer de façon compréhensible ce concept qui aux premiers abords est assez simple, et se résume à utiliser la technologie pour améliorer la transparence, la rédevabilité et la participation citoyenne. Dans ces réflexions, je suis tombé sur une situation très inspirante.
Ceux qui connaissent bien ouaga savent qu’on y fait de bons poulets flambés, les meilleurs de la région, surtout “sous les manguiers”. Les habitués des “sous les manguiers” savent aussi que tout espoir est perdu de bien savourer son “sin mooré” quant il y a une grande pluie. Cela, à cause des inondations. Ainsi donc, les inondations sont de grands problèmes de la ville de Ouagadougou. Ce problème, il est de la responsabilité de l’élu local qu’est le maire, de le résoudre en éradiquant ses causes; alors, que fais encore ce bloc de béton dans ce caniveau?
Ce bloc de béton qui a élu domicile dans un caniveau depuis plusieurs mois au croisement de l’avenue Bassawarga et de l’avenue de la révolution a été mon inspiration. ce dernier bloque l’écoulement des eaux, provoquant des inondations et l’ensablement du caniveau, au point même d’y voir pousser de la verdure. La question qu’on se pose, c’est pourquoi il est encore là au vu et au su de tous? C’est face à de question de cette sorte que le gouvernement ouvert prend tout son sens.
Transparence
la transparence, c’est quand le citoyen peut avoir accès au budget de la commune pour l’année 2017 et y voir les activités qui ont été budgétisées. Il peut aussi accéder aux marchés qui ont été lancés ou qui sont prévu. Pour chacun des marchés dont les travaux sont déjà lancés ou terminés, le citoyen peut avoir accès au contrat qui est signé avec le prestataire, et voir clairement si enlever ce bloc de béton à été confié à quelqu’un ou non.
Redevabilité
La redevabilité, c’est quand le maire, peut être interpelé pour qu’il explique à ceux qui l’ont choisit pourquoi le bloc de béton est là depuis des années. Dans la mesure ou l’enlever était prévu mais qu’il est encore là, il dira pourquoi il n’a pas été effectivement enlevé, et si l’enlever n’était pas prévu, il explique pourquoi il a choisi de ne pas enlevé ce bloc de béton.
Participation
La participation citoyenne, c’est quand le citoyen à la possibilité de dire au maire d’ajouter l’enlèvement de ce bloc de béton dans les activités prévues dans le programme d’activités de la commune.
Le gouvernement local de Ouagadougou qui est la mairie doit tout mettre en œuvre pour rendre le plus facilement accessible, de façon proactive tout ce qu’il produit afin de garantir la transparence. Il doit justifier ses choix, les résultats de ses choix et être à l’écoute des interrogations des citoyens. Enfin, il doit créer des mécanismes qui permettent au citoyen de participer à l’élaboration et au contrôle de l’exécution des politiques publiques.
Maintenant que Ouagadougou fait plus de 52 ha et compte plus de 2 millions d’âmes, les méthodes classiques tels que les affiches, les points d’informations physiques et même la radio deviennent de moins en moins efficace.
D’un autre côté, internet est entrain de prendre de l’ampleur. Surtout l’internet mobile, qui compte plus de 2 500 000 utilisateurs en 2015. Cela veut dire qu’à tout moment de la journée, chaque citoyen dispose dans sa main d’un outil qui lui permet d’accéder à une information et de réagir à une situation, de façon instantanée. Le numérique, est de ce fait, le quatrième concept clef du gouvernement ouvert. Il améliore chacun des trois premiers et permet de les lier et de créer comme un système d’information, dans lequel la donnée qui est mis à disposition est réutilisée, analysée, enrichie, “feedbackée”.
En résumé, on pourrait dire qu’un gouvernement ouvert, c’est ce gouvernement là qui utilise le numérique pour montrer ce qu’il fait, expliquer pourquoi il le fait, et permettre aux citoyens de faire leurs apports.